RANDO SENTIER CATHARE – BUGARACH
Vendredi 1er mai 2015
Muguet au fusil, nous voilà partis ! Matin voiture, après-midi aventure ! au pied du château de Padern, notre insouciance est guillerette, Pierrot sort son saucisson et ses rillettes, le vin coule à flot, même si nous sommes lourds ce n’est pas grave pour une « petite » rando. Au programme, 16 km pour rejoindre Duilhac au pied du Château de Peyrepertuse, 13 h 30 départ, en 4/5 heures pour des randonneurs chevronnés (comme nous !) cette étape doit être pliée ! Pas le temps de digérer, tout de suite il faut grimper. Premiers essoufflements, premiers renoncements. Au dessus de nos têtes Quéribus qui surveille Cucugnan, dont le nom nous évoque bien un curé … mais celui de Camaret !!! Bien nous a pris de ne pas visiter le château car après les choses sérieuses ont commencé ! Itinéraire de crêtes au balisage jaune très discret, à peine un sommet contourné qu’un autre apparaît. En plus des pieds, les mains sont d’une grande utilité, au ras des falaises, il faut être balèze, le quartier est vraiment déconseillé aux personnes impressionnées. De temps à autre, un passage dans les buis et les chênes, même là on n’a guère le temps de s’attarder, tant le sol tout labouré indique la présence d’une forte communauté de sangliers. Comme si nous n’en avions pas assez, la pluie commence à tomber. Et dire que la Quille est le nom de ce sommet, à cet instant il évoque plutôt la captivité. Sur un arbre, une flèche « piste » nous indique la sortie. Ne pas réfléchir, une seule envie déguerpir… et pourtant c’est presque de pire en pire ! Une descente quasiment impossible à dévaler debout sur ses pieds. Les semelles ne sont pas assez cramponnées, les bâtons ne peuvent être plantés, seule solution d’arbres en arbres se lancer et aux branches s’accrocher. Sauve qui peut, chacun fait ce qu’il peut ! Au gîte, Pierrot a tout organisé, la responsable du lieu sidérée par notre hardiesse est apaisée de nous voir arriver … il faut dire qu’il est 20 h 30 et que nous avons au compteur quelques 1100 m de dénivelées. C’est à La Batteuse que nous allons dîner. Un vin blanc du Pays pour se requinquer, un plat de charcuterie pour démarrer, et des « boles de picoulat » à avaler. Deux boules de viande et une saucisse déposées d’une manière très suggestive sur des haricots, il n’en faut pas plus pour effacer toute trace de fatigue et retrouver les joies de la rando. Comme des zombies nous regagnons notre gîte, au lit, vite ! vite !
Samedi 02 mai 2015
Ô miracle ! Tout est en place ! d’hier plus aucune trace (ou presque) ! C’est toujours très étonnant de constater qu’après une nuit tranquille le corps jubile. Duilhac/Camps sur Agly, étape-liaison, tout le monde est au diapason. Des dénivelés, des paysages de fleurs tous parés. Ici, des cistes roses duveteuses, là des tulipes violettes discrètes, et même un massif d’iris violets à côté duquel nous pique-niquons et piquons un roupillon. Nous n’en finissons plus de dévaler pour nous retrouver à l’entrée des Gorges de Galamus. A flanc de falaise, l’ermitage, avant d’y descendre, arrêt pour cause de rafraîchissement bien mérité. Pas pour la serveuse si peu impliquée qu’il faut lui répéter plusieurs fois notre choix. Au moment de payer, elle disparaît, à genoux elle ramasse le contenu de son tiroir-caisse renversé sur le plancher… A la sortie de l’ermitage, quelques escaliers pour remonter, assez pour couper les mollets et écourter le souffle déjà bien entamé. Il suffit de cheminer dans les Gorges de Galamus pour retrouver le tonus ! Un canyon vertigineux, des vasques d’eau paisible dans lesquelles paressent des truites tranquilles, une merveille de la nature qui invite à l’aventure. Au bout de 26 km, la ferme de Camps, assise devant la porte dame patronnesse d’un signe de la main nous indique le chemin qui mène à nos chambrées. Comme dit Josiane, le service hygiène et sécurité ne doit pas souvent passer. Malgré tout, c’est convenable, et notre hôtesse au physique indéterminé s’échine à nous être agréable. Apéro « Accro » sous la tonnelle, dîner dans une belle salle rénovée avec feu de cheminée, le dîner est presque parfait, le pain fabriqué maison est divin, il ne nous reste plus qu’à chanter ! Aussitôt dit, aussitôt fait … à la mine de nos voisins … notre chœur ne semble pas encore au point !
Dimanche 03 mai 2015
Point culminant du week-end, le Pech de Bugarach, 1230 m. Trop pressés de le défier, nous partons sans payer ! Tandis qu’Alain retourne sur ses pas, nous constatons combien le plafond est bas ! La brume est épaisse, les hauteurs disparaissent. Au fur et à mesure que nous montons, le brouillard s’agglutine dans la vallée, au loin le Canigou et les Pyrénées encore enneigées, nous voilà au dessus d’une mer de nuages arrivés. Un temps d’arrêt pour la photo tellement c’est beau ! Chacun/chacune s’apprête à l’assaut final, Jean-Marie remet à l’endroit ses bretelles tandis que Françoise remonte son pantalon XXL. Une fois de plus l’apparition a frappé, Bugarach est ensoleillé. Il n’y a plus qu’à l’affronter. 3 itinéraires, 2 plutôt « pépères », 1 plutôt sévère. Sur le panneau «itinéraire sportif », aucune hésitation, c’est par là que nous passons. Au début, c’est cool, arrivés au pied d’un rocher, Alain s’écrie « les bâtons, tous au abri ! ». Plus possible de les utiliser, c’est à mains nues que nous grimpons de rocher en rocher, il y a même une corde pour nous (r)assurer. Un couple affolé, il nous signale plus haut un chien dans la paroi coincé. Alain le costaud et Françoise la Brigitte Bardot, tentent mais en vain de l’extraire, il ne se laisse pas faire. A regrets nous nous éloignons et pour nous donner bonne conscience laissons à ses côtés un ceinturon … pour l’aider à sortir de sa prison ! Au sommet du Pech, retrouvailles avec nos 3 compagnons qui sont partis du Col de Limas … et qui, pourtant, n’ont pas joué les limaçons. Bises, photos, pique-nique, repos, plein les mirettes nous redescendons le Bugarach en mode freinage, Alain, Claude et Françoise, en mal de sensations, en mode dérapage.
Voilà, c’est fini ! Encore un arrêt à Rennes les Bains pour boire le demi ! l’aubergiste rock and roll nous abreuve de paroles … si Bugarach attire les illuminés, c’est parce que c’est une montage inversée !!!!
Récit d’Annie, marcheuse d’Accro-Rando
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