Voici le diaporama de la Ficalba 2015 : Lien
RANDO SENTIER CATHARE – BUGARACH
Vendredi 1er mai 2015
Muguet au fusil, nous voilà partis ! Matin voiture, après-midi aventure ! au pied du château de Padern, notre insouciance est guillerette, Pierrot sort son saucisson et ses rillettes, le vin coule à flot, même si nous sommes lourds ce n’est pas grave pour une « petite » rando. Au programme, 16 km pour rejoindre Duilhac au pied du Château de Peyrepertuse, 13 h 30 départ, en 4/5 heures pour des randonneurs chevronnés (comme nous !) cette étape doit être pliée ! Pas le temps de digérer, tout de suite il faut grimper. Premiers essoufflements, premiers renoncements. Au dessus de nos têtes Quéribus qui surveille Cucugnan, dont le nom nous évoque bien un curé … mais celui de Camaret !!! Bien nous a pris de ne pas visiter le château car après les choses sérieuses ont commencé ! Itinéraire de crêtes au balisage jaune très discret, à peine un sommet contourné qu’un autre apparaît. En plus des pieds, les mains sont d’une grande utilité, au ras des falaises, il faut être balèze, le quartier est vraiment déconseillé aux personnes impressionnées. De temps à autre, un passage dans les buis et les chênes, même là on n’a guère le temps de s’attarder, tant le sol tout labouré indique la présence d’une forte communauté de sangliers. Comme si nous n’en avions pas assez, la pluie commence à tomber. Et dire que la Quille est le nom de ce sommet, à cet instant il évoque plutôt la captivité. Sur un arbre, une flèche « piste » nous indique la sortie. Ne pas réfléchir, une seule envie déguerpir… et pourtant c’est presque de pire en pire ! Une descente quasiment impossible à dévaler debout sur ses pieds. Les semelles ne sont pas assez cramponnées, les bâtons ne peuvent être plantés, seule solution d’arbres en arbres se lancer et aux branches s’accrocher. Sauve qui peut, chacun fait ce qu’il peut ! Au gîte, Pierrot a tout organisé, la responsable du lieu sidérée par notre hardiesse est apaisée de nous voir arriver … il faut dire qu’il est 20 h 30 et que nous avons au compteur quelques 1100 m de dénivelées. C’est à La Batteuse que nous allons dîner. Un vin blanc du Pays pour se requinquer, un plat de charcuterie pour démarrer, et des « boles de picoulat » à avaler. Deux boules de viande et une saucisse déposées d’une manière très suggestive sur des haricots, il n’en faut pas plus pour effacer toute trace de fatigue et retrouver les joies de la rando. Comme des zombies nous regagnons notre gîte, au lit, vite ! vite !
Samedi 02 mai 2015
Ô miracle ! Tout est en place ! d’hier plus aucune trace (ou presque) ! C’est toujours très étonnant de constater qu’après une nuit tranquille le corps jubile. Duilhac/Camps sur Agly, étape-liaison, tout le monde est au diapason. Des dénivelés, des paysages de fleurs tous parés. Ici, des cistes roses duveteuses, là des tulipes violettes discrètes, et même un massif d’iris violets à côté duquel nous pique-niquons et piquons un roupillon. Nous n’en finissons plus de dévaler pour nous retrouver à l’entrée des Gorges de Galamus. A flanc de falaise, l’ermitage, avant d’y descendre, arrêt pour cause de rafraîchissement bien mérité. Pas pour la serveuse si peu impliquée qu’il faut lui répéter plusieurs fois notre choix. Au moment de payer, elle disparaît, à genoux elle ramasse le contenu de son tiroir-caisse renversé sur le plancher… A la sortie de l’ermitage, quelques escaliers pour remonter, assez pour couper les mollets et écourter le souffle déjà bien entamé. Il suffit de cheminer dans les Gorges de Galamus pour retrouver le tonus ! Un canyon vertigineux, des vasques d’eau paisible dans lesquelles paressent des truites tranquilles, une merveille de la nature qui invite à l’aventure. Au bout de 26 km, la ferme de Camps, assise devant la porte dame patronnesse d’un signe de la main nous indique le chemin qui mène à nos chambrées. Comme dit Josiane, le service hygiène et sécurité ne doit pas souvent passer. Malgré tout, c’est convenable, et notre hôtesse au physique indéterminé s’échine à nous être agréable. Apéro « Accro » sous la tonnelle, dîner dans une belle salle rénovée avec feu de cheminée, le dîner est presque parfait, le pain fabriqué maison est divin, il ne nous reste plus qu’à chanter ! Aussitôt dit, aussitôt fait … à la mine de nos voisins … notre chœur ne semble pas encore au point !
Dimanche 03 mai 2015
Point culminant du week-end, le Pech de Bugarach, 1230 m. Trop pressés de le défier, nous partons sans payer ! Tandis qu’Alain retourne sur ses pas, nous constatons combien le plafond est bas ! La brume est épaisse, les hauteurs disparaissent. Au fur et à mesure que nous montons, le brouillard s’agglutine dans la vallée, au loin le Canigou et les Pyrénées encore enneigées, nous voilà au dessus d’une mer de nuages arrivés. Un temps d’arrêt pour la photo tellement c’est beau ! Chacun/chacune s’apprête à l’assaut final, Jean-Marie remet à l’endroit ses bretelles tandis que Françoise remonte son pantalon XXL. Une fois de plus l’apparition a frappé, Bugarach est ensoleillé. Il n’y a plus qu’à l’affronter. 3 itinéraires, 2 plutôt « pépères », 1 plutôt sévère. Sur le panneau «itinéraire sportif », aucune hésitation, c’est par là que nous passons. Au début, c’est cool, arrivés au pied d’un rocher, Alain s’écrie « les bâtons, tous au abri ! ». Plus possible de les utiliser, c’est à mains nues que nous grimpons de rocher en rocher, il y a même une corde pour nous (r)assurer. Un couple affolé, il nous signale plus haut un chien dans la paroi coincé. Alain le costaud et Françoise la Brigitte Bardot, tentent mais en vain de l’extraire, il ne se laisse pas faire. A regrets nous nous éloignons et pour nous donner bonne conscience laissons à ses côtés un ceinturon … pour l’aider à sortir de sa prison ! Au sommet du Pech, retrouvailles avec nos 3 compagnons qui sont partis du Col de Limas … et qui, pourtant, n’ont pas joué les limaçons. Bises, photos, pique-nique, repos, plein les mirettes nous redescendons le Bugarach en mode freinage, Alain, Claude et Françoise, en mal de sensations, en mode dérapage.
Voilà, c’est fini ! Encore un arrêt à Rennes les Bains pour boire le demi ! l’aubergiste rock and roll nous abreuve de paroles … si Bugarach attire les illuminés, c’est parce que c’est une montage inversée !!!!
Récit d’Annie, marcheuse d’Accro-Rando
Pour réserver des repas pour La Ficalba du 17 mai 2015, il vous suffit de nous envoyer un mail à contact@accrorando.fr en précisant votre nom, le nombre de repas et de nous faire parvenir votre réglement (13€ par repas) à l'adresse suivante :
Accro Rando
Mairie 47340 St Antoine de Ficalba
Important :
RANDO NAJAC
Samedi 21 Mars 2015
Gendarmerie de Tournon, la voiture A et la voiture B ont rendez-vous, direction Najac dans l’Aveyron.
Ecartez-vous du quai, un train en gare de Najac va rentrer. Un groupe de randonneurs attend là, il le regarde passer, c’est le lieu insolite du départ de la randonnée. Pendant ce temps, la voiture A et la voiture B repartent vers Laguépie, où nous dormons ce soir, ne revient à Najac que la voiture A.
Au-dessus de nos têtes, Najac la haut perchée, trop près, c’est par une boucle de quelques kilomètres, question de se chauffer, que nous nous retrouvons à son pied. Du souffle il en faut pour atteindre ce village dit l’un des plus beaux de France. Pas possible de s’égarer, il suffit de suivre la rue principale pour visiter. A cette saison, guère d’animation, seuls quelques restaurants annoncent l’addition. Depuis le matin une pluie fine tombe sur nos anoraks, grimper sur l’arête rocheuse de Najac creuse les estomacs. A l’unanimité nous souhaitons confortablement pique-niquer. Pourquoi se refuser cet honneur : notre Président nous invite chez Monsieur le Gouverneur. Une bâtisse imposante, en rénovation, voilà sa Maison. Un trou dans le mur, nous pénétrons dans une pièce en ruine, au sol des gravats, peut-être des rats, de la poussière en tas, bref ! Nous sommes abrités… la noblesse n’est plus ce qu’elle était ! Comme vous l’imaginez, nous repartons sans remercier, sur les 25 km de la journée, il en reste encore une tapée.
Alors que nous cheminons tranquillement mais sûrement ! Hallucinations ! Un vélo, un râteau, une poussette, une brouette, un arrosoir, une armoire … des dizaines et des dizaines de jouets colorés décorent les arbres de la forêt. Ceux qui l’ont fait ont dû bien s’amuser … en tout cas ça fait son effet ! Avant d’atteindre la rivière Aveyron, le chemin serpente à travers une végétation biscornue et poilue. Disparaissant sous la mousse dégoulinante, l’atmosphère est étrange, on dirait la forêt de Brocéliande. Elfes, trolls et autres farfadets doivent bien se marrer de voir ces humains encapuchonnés de peur de se tremper ! Le Président annonce « plus que 2 km », dopés, cadence accélérée, pas de maison à l’horizon, Laguépie ce n’est pas ici… il fallait appliquer la Tva à la distance donnée !
Arrivés au gîte, le chauffeur de la voiture B repart avec le chauffeur de la voiture A pour que les deux véhicules soient là demain matin. Vous l’aurez compris, ce séjour n’était ouvert qu’à des randonneurs diplômés en mathématiques, il fallait beaucoup réfléchir pour mettre en place une telle tactique.
18 heures, toutes et tous chez Fifi, au bar de Laguépie où se retrouvent les passionnés de rugby. Malgré la défaite des Français, nous buvons à notre santé ! Un dîner sympa dans une pizzéria, retour au gîte réputé pour sa tranquillité … sauf ce soir car les chasseurs ont la bonne idée de faire leur repas dans le bâtiment d’à-côté.
Mais il est trop tôt pour se coucher. Alain, chanteur au talent caché, propose de revisiter les vieux standards français. Regroupés dans une chambre, nous tentons tant bien que mal d’improviser une chorale. Au début, ça manque d’air, à la fin un vrai concert. Gorges déployées, plus rien ne peut nous arrêter. Le répertoire épuisé, force est de constater que nous devons encore beaucoup travailler… nos exploits vocaux sont vite limités surtout lorsqu’on s’attaque à Mexico de Luis Mariano !
Dimanche 22 Mars 2015
Hommage aux chasseurs de Laguépie, ils sont bien élevés, ils sont discrets. Après avoir pris un petit déjeuner debout dans un local-cuisine fourre-tout, nous attendons que la voiture A revienne après avoir accompagnée la voiture B à Cordes sur Ciel. Arrêt café chez Fifi, et nous voilà repartis.
Un soleil voilé, un paysage dégagé, des villages typiques aveyronnais, au loin sur le chemin le seul groupe rencontré. Echanges de bons procédés, c’est presque en copains que nous passons notre chemin. Mouzieys-Panens, c’est sur le muret de son château que nous buvons l’apéro et avalons quelques morceaux. Une dame bavarde s’approche et nous prend le chou avec les «respounchous».
Au loin, Cordes juchée sur son promontoire, ne pas l’approcher rapidement, lui tourner autour pour mieux l’admirer avant de l’affronter. Le GPS d’Alain et la carte de Claude ne sont pas au diapason. Un passage par des champs à la terre amoureuse, une traversée de ferme un peu aventureuse, pas de souci, c’est un bon raccourci. Avant de monter à Cordes notre regard se porte sur une immense demeure au perron gardé par … 2 chèvres (vivantes) juchées de chaque côté de la rampe d’escalier. Premières ruelles escarpées et pavées, tout le monde se tait, c’est le moment de respirer, se concentrer, gérer, deux garçons accélèrent le pas de peur d’être doublés, peine perdue ils n’arrivent pas à nous lâcher, nous atteignons le 7ème ciel, c’est du sommet que nous découvrons Cordes sur Ciel.
Après avoir monté courageusement … et bien l’on redescend gentiment ! C’est autour du verre de l’amitié, que nous croquons les Croquants … et attendons que la voiture A et la voiture B se rejoignent pour nous ramener !
Récit d’Annie, marcheuse d’Accro-Rando
SORTIE RAQUETTES 2015
Samedi 07 mars 2015
Ciel bleu, neige blanche, la météo est d’aplomb … sauf les ânes de la maison qui au lieu d’être gris sont marrons !
C’est de la Garbure que nous partons pour une nouvelle aventure. Gîte du village d’Etsaut, au cœur de la vallée d’Aspe, il faut être guidé pour le trouver. Au départ, nous sommes 16 « accros », munis de raquettes et bâtons, nous franchissons la frontière espagnole sans obstruction et nous retrouvons au départ d’une balade qui doit nous mener au Lac d’Estaens … et à la mujer muerta ! Drôle de nom, nous allons faire attention, au cas où cela donnerait de mauvaises intentions à nos compagnons.
A peine franchi un ruisseau caché à cause du manteau enneigé, une raffarinade me vient à l’esprit : «la route est droite mais la pente est forte ». Pas la peine de faire des échauffements, la chaleur vient en marchant ! Et grimpe que je te grimpe, peu de plage de repos, nous ne sommes pas encore en haut ! Stéphanie, notre jeunette, a le rose aux pommettes, Francis, notre vétéran, est couvert jusqu’aux dents. Tandis que Claude part à la recherche de son appareil photo perdu ! Au loin, des groupes se dirigent dans la même direction que nous, dans cet univers immaculé nous ne sommes pas isolés. Après deux heures d’effort, en contrebas nous imaginons le Lac dont la surface neigeuse n’a guère été marquée par des traces audacieuses. Pourquoi faire plus malin ? Comme tout le monde nous contournons notre chemin. En surplomb, des rochers s’offrent à nos fesses pour un pique-nique prolongé. C’est toujours une heureuse surprise de découvrir que nos garçons tirent de leurs sacs des litrons ! Arrivée bruyante d’espagnols, ils tournent, ils virent, plus de canapés pour se délasser, ne restent que des tabourets ! Peu rancunier, l’un deux se propose pour nous tirer le portrait.
Revenir par la vallée ? Même pas envisageable pour nos guides expérimentés ; aucun danger, c’est par les crêtes que nous rejoignons le goulet. Quelle bonne idée ! Une vue circulaire, un paysage lunaire, des glissades acrobatiques pas toujours contrôlées, le bras de Françoise en ressort quelque peu balafré ! Plusieurs pieds sont échauffés, les ampoules commencent à éclairer. Arrivé au parking, le groupe n’a pas envie de rentrer, direction la Gare de Campfranc désaffectée à tout jamais. Un monument si démesuré que l’on a peine à comprendre la finalité. C’est dans un bar de la localité que nous buvons à notre santé !
Soirée tranquille à la Garbure, au dîner Alain doit chanter, en grand timide qu’il est ( !) il n’a pas osé … et pourtant on lui a promis de ne pas le regarder mais seulement d’écouter !
Dimanche 08 mars 2015
Ghislaine déclare forfait, ses ampoules ont eu raison de sa bonne volonté. Avant de partir vers les Aiguilles d’Ansaberre, c’est au bar du village que nous prenons un dernier café.
Le parking du départ est saturé, normal avec un temps aussi ensoleillé. Aujourd’hui, c’est la journée de la femme. « Nos » hommes très galants mais avec un peu d’excès ne cessent de nous la fêter. Emporté par son élan généreux, Alain en fait profiter deux randonneuses, lesquelles ne tardent pas à engueuler leurs maris contrits de n’y avoir pensé. Aujourd’hui, la montée est plus régulière, de toute part des coulées énormes constituées d’arbres arrachés, terre emportée, rochers détachés. Un cahot indescriptible stigmate des chutes des semaines écoulées. A tel point que de la cabane, but de notre virée, n’émerge qu’un toit éventré et une girouette à quelques mètres plantée. Des rochers balayés et nous voilà installés. A ce moment, les jours se suivent et se ressemblent. Pique nique ensoleillé, vin servi frais, discussion animée, la vie est belle ! Voilà qu’Alain, si timoré hier soir, retrouve la mémoire et nous sort de son répertoire une chansonnette qui ferait pâlir plus d’un chanteur d’opérette.
A peine la descente amorcée, Serge du fond de sa besace nous sort son flasque. Un petit coup de génépi et c’est reparti ! L’humeur des uns et des autres est joueuse, Clo-Clo et ses Claudettes se cherchent et se trouvent. La neige devient « un jouet extraordinaire ». Pour notre trio « il fait beau ! il fait bon ! y’a que le printemps qui chante ! »
Le soleil est encore très haut lorsque nous arrivons aux voitures. Bien sûr, il y a quelques courbatures, des visages plus ou moins écarlates, mais surtout des sourires de plaisir, signe d’une envie de revenir.
Récit d’Annie, marcheuse d’Accro Rando
MAKEA OINEZ
JOURNEE DE RANDO DE MACAYE (PAYS BASQUE)
DIMANCHE 12 OCTOBRE 2014
Samedi 11 octobre – Vite, vite … à peine les bâtons nordiques rangés, il faut partir pour la Makea Oinez ! Proposée par notre Président, nous sommes 14 à avoir signé pour cette rando au nom bizarre sauf pour les gens de Navarre.
Après un grand détour par Bayonne, nous voilà à Macaye, au cœur du Pays Basque, ses maisons au blanc crépi, son église aux 3 mezzanines, son dortoir communal sans chichi … et, bien sûr, son restaurant qui nous attend pour un dîner « léger ». Une fois la réunification du groupe effectuée, nous nous rendons au pied du « mur à gauche » pour nous faire pré-enregistrer .
Arrivés la veille du départ pour être en forme, notre programme de préparation ne s’est pas tout à fait déroulé selon les normes. Ogibarnia, ce restaurant familial offre une cuisine gastronomique aux desserts astronomiques ! Lourds et lents, nous regagnons notre gîte non sans avoir tenté d’enfoncer une porte ouverte que l’on croyait fermée.
Dimanche 12 octobre – 6 h 30, l’heure des braves, il faut se lever, le Baigura est bien là, il n’y a plus qu’à … ! Un petit déjeuner frugal au coin d’une table, nous nous garons dans le fossé, les parkings sont déjà pleins à craquer, un passage par l’enregistrement où la plupart opte pour 25 km et 1040m de dénivelés, autour du cou notre laissez-passer au cas où l’on se perdrait, avec les numéros 1100 et suivants nous ne sommes manifestement pas les premiers. Dernière formalité avant de démarrer : la photo. Les petits devant, les grands derrière, bien rangés, nous sourions mais point de petit oiseau … il n’y a pas de préposé à la photo ! D’après les initiés déjà venus d’autres années, le seul petit hic sur ce trajet, un mur assez marqué. Vu d’en bas, il est assez impressionnant, sur son flanc une procession sans fin d’un public éclectique : des étalons sans pantalon avec flottants des plus seyants, des séductrices à la tenue dévastatrice, des jeunes pubères à l’allure altière, des vieux croûtons au courage sans nom … soutenus par des bâtons ! A son sommet, ce n’est pas le mur qui est marqué mais les têtes de ceux et celles qui y sont arrivés. Les plus entraînés (ils/elles se reconnaîtront) font comme si ce n’était qu’une simple formalité, les normaux courbent tout de même l’échine du dos, tandis que les plus essoufflés (ils/elles se reconnaîtront aussi) s’arrêtent régulièrement sans capituler. En montant comme en descendant, le paysage est grand ! Est-ce l’ivresse des hauteurs ? les moutons ont des drôles de couleurs. Dans la vallée, une base de loisirs transformée en garden-party où nous pouvons récupérer des efforts de la matinée. Plus que quelques kilomètres et le tour sera joué. A quelques encablures de l’arrivée, plus de flèche, nous sommes quelques uns à aller au plus court et suivons comme des moutons. Le raccourci se finit dans un fossé que nous franchissons sur les fesses piquées par les orties. Toutes nos forces n’ont pas été laissées dans cette journée, place à la troisième mi-temps … sa bière … ses châtaignes grillées. Merci Président pour cette virée, un bon plan à renouveler.
Les participants : Alain et Josiane, Bernard et Françoise, Eric et Isabelle, Jean-Claude et Marie-Pierre, Serge et Huguette, Claude, Claudette, Francis, Annie.
Récit d’Annie, marcheuse d’Accro-Rando
Dimanche 20 – Comment s’égarer alors que vous avez en mains l’itinéraire concocté par notre Président via Google Earth (excusez du peu !) pour se rendre de Villeneuve sur Lot à Chichilianne ! Eh oui ! Chichilianne ça existe et même que c’est en France, ce village au drôle de nom se situe au cœur du Vercors, région qui nous semble si lointaine, à nous les gens d’Aquitaine. 10 h 15, pose petit déjeuner à Lanuéjouls : son parking, sa boulangerie, son bar… l’endroit idéal pour faire le plein d’énergie au cas où il en manquerait, mais surtout le prétexte à engloutir croissants et chocolatines à peine sortis du four peu recommandés dans la vie de tous les jours. Rodez, Mende, ce n’est pas le trafic qui nous panique, dommage que la météo n’ait pas voulu briller, c’est sous une pluie fine que nous atteignons le point déjeuner : le col de la Pierre Plantée. Une stèle marquant le partage des eaux, rien pour s’abriter, nous repartons à la recherche d’un endroit moins exposé. Langogne, sa place du marché encombrée, pas de souci , suivons notre guide Josiane, elle vient de repérer un abri. Il est grand, il est goudronné … son seul inconvénient c’est que c’est la station service de l’Intermarché ! Après le pique nique sur une aire aménagée, il reste encore au moins 200 km et les routes sont de plus en plus tourmentées. La pluie tombe à seaux, à tel point que nous ne voyons plus le bout du capot ! l’orage gronde, les éclairs tombent, Aubenas, Privas, Die, la France profonde comme on dit … après un col en lacets et quelques 550 km avalés, Chichilianne, son clocher, sa mairie-école retapée où notre gîte est installé au rez de chaussée.
Lundi 21 – Réflexes du matin : scruter le ciel pour voir sa couleur dominante, se connecter à la météo et ses prévisions imprudentes. Lorsqu’un randonneur a les fourmis dans les mollets, il faut y aller ! Le fameux Mont Aiguille, rocher emblématique qui domine le village, se devine. Les nuages sont accrochés, une pluie fine commence à tomber, nous tentons malgré tout sa montée. Le doute commence à s’installer : a-t-on raison d’insister ? 2 chemins : l’un à gauche balisé, l’autre tout droit plutôt raide à grimper. Premier dilemme suivi de bien d’autres ! le GPS de Jacques fonce tout droit tête baissée, l’instinct du randonneur se porte plutôt vers le plus sécurisé. Un peu plus loin, les deux itinéraires se rejoignent, le plus escarpé n’était qu’un raccourci pour grimpeur affranchi. Echines courbées, il faut bien se l’avouer le temps ne va pas s’arranger. Nous décidons collégialement sur proposition du Président de retourner dans la vallée. Mouillés mais pas fatigués, nous voilà partis pour le Pas de l’Aiguille, haut site de la Résistance où 9 sépultures sont érigées pour ne pas oublier. Fabienne présente déjà les symptômes d’une randonneuse singulière. Guêtres montées à l’envers, elle s’aperçoit rapidement qu’ainsi harnachée elle est un peu gênée, cheveux trempés elle me confie ne pas pouvoir les laver faute de shampoing dans son sac vidé. Il est à peine midi, une yourte à proximité, le refuge de Chaumailloux, dans lequel nous pique niquons tout en faisant sécher nos effets. Pas la peine de continuer, il fait trop mauvais. Tandis que 2 égarés prennent le chemin des écoliers entraînant l’irritation du « patron », c’est presqu’au complet que nous repartons. Un rocher phallus qui fait rêver les garçons, il est à peine 14 h lorsqu’au gîte nous arrivons. Très vite, notre salle à manger est transformée en estaminet jusqu’au dîner. Avant que ne redémarrent de nouvelles parties acharnées, un petit tour dans le village, arrêt devant un arbre remarquable dû aux curiosités de dame nature qui a croisé un saule et un épicéa ! ça ne s’invente pas ! incroyable : de toute part, sortent des escargots obèses qu’il n’en faudrait que 6 à la douzaine ! nos hôtes nous diront le lendemain que leur ramassage est réglementé et qu’en ce moment ils peuvent se déplacer sans crainte de finir en fricassée.
Mardi 22 – Devinez quoi ? le temps est bouché. Même si nous avons à peine commencé nos randos, nous prenons notre jour de repos. Un petit tour par le marché hebdomadaire où s’installent avec lenteur 4 ou 5 vendeurs, nous voilà partis pour visiter le Mémorial de la Résistance à Vassieux. En route, Francis en rébellion perpétuelle nous fait sa révolution. Dans sa tombe, le Ché doit jubiler, sa relève est assurée … par un lot-et-garonnais ! Arrêt à Villard de Lans où quelques « nanas » ne peuvent s’empêcher de lécher … les vitrines. Au bas du mémorial, nous nous arrêtons dans une Nécropole, sur chacune des tombes une rose témoigne de la commémoration passée, l’air est frais et venté, le lieu impose le respect. Plus haut, en bordure de falaise, le Mémorial semble se cacher tout comme les hommes dans la clandestinité. Pas la peine d’en rajouter, juste reprendre une phrase du dépliant « un lieu qui questionne, qui incite à la réflexion et au souvenir ». Se consacrer aux nourritures documentaires, c’est bien, s’adonner aux plaisirs culinaires … c’est bien aussi ! Repéré par Isabelle et Eric, un restau aux cuisses de grenouilles servies, arrêt pour humer et photographier un champ de lavande aux rangs bien alignés, pour compléter notre culture générale, visite de la Cave de Die pour connaître concrètement la différence entre la Clairette et le Crémant. Point d’excès, seule Ghislaine ne semble pas digérer la comparaison avec une tête de carafon ! Ce soir, Nicolas notre hôte-cuistot, propose caillette et ravioles. Une fois de plus, nous ne coucherons pas idiots puisque nous venons de goûter quelque chose de nouveau ! Balade pour digérer, sommeil apaisé !
Mercredi 23 – Soyons fous ! Partons pour les passerelles vers l’aventure. Entre ciel et eau, 2 passerelles himalayennes au dessus du Lac de Monteynard-Avignonet nous garantissent grands frissons… mais avant d’y arriver, l’aventure vécue n’était pas prévue ! Au début, tout glisse ! une mini croisière d’un quart d’heure, débarquement sur l’autre rive, lieu de départ de l’itinéraire touristique. Pour Accro Rando, point de sentiers battus, un parcours inconnu. En avant tous derrière le GPS de Jacques en qui, il voue une confiance aveugle ! quelques hésitations, nous voilà recalés grâce à l’appareil magique dans la bonne direction. Zut ! un goudron ! qu’à cela ne tienne, nous l’abandonnons et suivons Jacques dans un hors piste digne de ce nom ! parc à vaches, clôtures électriques, champs plus ou moins cultivés, rien ne nous arrête ! et on descend ! et on descend ! Un coup d’œil ultime sur son appareil, Jacques décide de remonter. Seul c’est facile, à 16 un peu moins, dans un sauve-qui-peut échevelé, nous traversons des buissons ardents aux piquants acérés. Au milieu de cette végétation épaisse et hostile, Jean-Pierre, venu exceptionnellement marcher pour la journée, détend l’atmosphère «je ne me suis pas déguisé en feuille de chou pour ne pas me faire bouffer la tige par les lapins ». Un bon mot et c’est reparti ! à défaut de parcours balisé, c’est par la route goudronnée que nous atteignons la Passerelle du Drac. Arrêt sur image, les gorges sont enjambées avec plus ou moins d’anxiété, et c’est sur une plage que nous pique-niquons. Si certains aspirent à un peu de repos mérité avant d’attaquer l’autre moitié, Eric et Jean-Claude s’affrontent dans une joute virile, quelques cailloux bien ciblés et c’est à celui qui fera les plus beaux ricochets, un caillou cochonnet et c’est à celui qui lancera un caillou boule le plus près. Maurice, lui aussi venu pour la journée, essoufflé, veut parer au plus pressé. Tandis que le groupe prend l’itinéraire nouveau, Maurice et moi prenons l’itinéraire ancien pensant qu’il serait plus adapté aux randonneurs les moins entraînés. Que nenni ! descentes, montées, aussi abondantes que fatigantes, toutes se suivent et se ressemblent, rattrapés à quelques km de là par les autres, qui semblent tout aussi éprouvés, nous passons la Passerelle de l’Ebron. Moins longue mais plus branlante, elle n’en demeure pas moins époustouflante. Retour le long de la plage, nous nous éloignons du Lac après un arrêt « mousse » bien mérité. Discussion un peu vive sur la distance parcourue, plus tard Jacques fort de son GPS admettra que nous avons parcouru 18 km et non 14 comme attendu. Tout ça n’est pas grave, reste l’essentiel : une superbe journée passée dans un site unique. Dîner-lasagnes, la pensée du soir revient à Alain : « à table comme des lions, en rando comme des moutons ».
Jeudi 24 – Rentrons dans le vif du sujet , aujourd’hui à la conquête du toit du Vercors : le Grand Veymont. Equipés pour une rude journée, le premier hic ne tarde pas à arriver. A la sortie du parking, nous sommes déjà arrêtés. Une flèche officielle jaune indique « Pas de la Ville », le GPS de Jacques ne veut pas y aller. Naturellement le gros de la troupe démarre sur l’itinéraire balisé suivi par les attardés. Assez vite, le balisage nous joue des tours, à tel point que nous perdons le parcours. Un lit de torrent accidenté, quelques points sur les arbres repérés, un chaos rocheux de plus en plus enchevêtré … il faut se rendre à l’évidence et jouer profil bas, l’engin de Jacques avait raison. Reprenant la tête du convoi, Jacques, pour qui la ligne droite n’a aucun secret, nous remet sur le bon chemin non sans avoir bravé des gentianes au gabarit démesuré, des guêpes excitées, et s’être accrochés aux herbes pour ne pas glisser. Maintenant il n’y a plus qu’à suivre la trace. Alain prend les commandes de la cordée, les prés aux fleurs multicolores disparaissent, les cailloux apparaissent, à la hauteur du Pas de la Ville nous jetons un furtif regard sur l’autre côté et c’est dans le brouillard que nous atteignons le Grand Veymont, avec ses 1300 m de dénivelés. Sur le sommet quelques randonneurs au repos, adossés à un rocher nous récupérons, ô miracle les nuages se déchirent quelque peu, le temps de se rendre compte de la beauté du lieu. A peine la descente caillouteuse amorcée, des vautours majestueux volent au dessus de nos têtes, un bouquetin acrobate et son petit apeuré, une marmotte devant sa porte, le temps est suspendu, regarder ses pieds, éviter de tomber, et par-dessus tout profiter de ce moment tant convoité. A l’arrivée, malgré son nom, « la tourniole », la bière est d’un grand réconfort. Chut ! ce soir, surprise pour l’un d’entre nous, c’est l’anniversaire de Jean-Claude. Marie-Pierre, en épouse attentionnée, a tout prévu. Apéritif sur l’herbe, séance photos pour la postérité … et même bougies sur le gâteau au chocolat concocté par Nicolas.
Vendredi 25 – «Attention, Mesdames et Messieurs, le spectacle va commencer ! ». 7 h les artistes déjeunent, arrivée sur le site après 1 h 30 de trajet, formalités liquidées, la troupe est redirigée en minibus vers le plateau de tournage. Son accès est barré. Des employés municipaux à l’envie soudaine de travailler ne veulent pas se déplacer. Notre chauffeur, freluquet, n’arrive pas à se faire respecter. Qu’à cela ne tienne, nous envoyons les gars de notre première ligne impatients de les dégager, munis de leurs gilets de sauvetage leur donnant des allures de Tortues Ninja partant à l’abordage. Malgré leurs intimidations qui laissent impassibles nos travailleurs forcenés nous devons finir à pieds. Aux filles, les pagaies ! aux garçons les canoës ! vous l’aurez compris, Alain notre chef suprême, nous a concocté une descente de la Drôme longue de, non pas 10 km, non pas 15, non pas 20 …mais 26 km, qui dit mieux ? au départ ça veut rien dire, à l’arrivée vous le sentez ! Les équipes entrent en piste, 2 par bateaux, un devant l’autre derrière, sauf un à cause du nombre impair. De loin, la rivière ressemble à un long fleuve tranquille, de près elle s’agite comme une anguille. Comble de malchance, ses eaux troublées ne permettent pas de repérer les rochers, il va falloir improviser. Mise à l’eau facile, le temps de s’installer, premiers remous, Maurice et moi sommes les premiers à culbuter. Trempés de la tête aux pieds, ça s’est fait ! il n’y a plus qu’à remonter. A chaque équipage, son chavirage ! Le clou du spectacle, nous le devons à deux comédiens malgré eux : Fabienne et Francis qui n’en finissent pas de faire leur numéro. Fabienne sait, Francis fait … quand ils arrivent à être synchros. Notre couple improbable se fâche, Fabienne courroucée par l’insulte suprême de son compagnon de jeu «on dirait un pot de fleurs ! ». Pour Francis, peu importe le sens pourvu que l’on avance, c’est ainsi qu’à la vidéo nous voyons passer comme une flèche le canoë de nos vedettes la proue derrière, la poupe devant ! Fabienne qui ne rêve que de se faire mener par un skipper chevronné, licencie son partenaire qui se retrouve seul à bord du mono-canoë. Notre homme n’est pas du genre à paniquer, il assure grave aux commandes de son jouet ! Regroupement sur une langue de galets, s’alimenter pour réconforter les corps endommagés. Il reste 6 km à pagayer, même si les plus fringants ne laissent rien apparaître en apparence, les têtes parlent pour eux, l’état général est piteux ! A peine sortie de scène, la troupe revit ses exploits et rit à gorge déployée de la représentation comique que vient d’exécuter sans le vouloir notre duo mythique. Au gîte, Nicolas et son épouse Fanny toujours aussi bienveillants, nous ont préparé un barbecue réconfortant. Même épuisés, plusieurs ne peuvent s’empêcher de jouer.
Samedi 26 – Oubliés … ou presque les efforts passés, le programme est respecté, nous partons à l’assaut d’une des falaises dite Tête Chevalière. 1000 m de dénivelés, ça ne devrait pas nous rebuter, nous allons faire ça les « deux doigts dans le nez ». Approche sur le plat … une flèche, un sentier, et en avant Guingamp … point de lacets, raide est la montée ! il faut bien dire la vérité, des traces ont été laissées par la journée canoë. Le groupe vient de perdre sa tête, aussitôt remplacée par Jean-Claude et sa carte… sans oublier Jacques et son GPS. Quelle chance d’être arrivés en haut ! C’est trop beau ! un chamois à l’arrêt pour mieux se faire photographier, des fleurs dans les prés, des pins bonzaï tourmentés, des cairns aux drapeaux de prière décorés, ce qui fait dire à Jean-Claude « ce n’est tout de même pas le Népal ! ». En tout cas, pour nous, c’est le Graal ! des champignons-boules nucléaires, la vue est dégagée, en contrebas un troupeau de chamois pas du tout inquiet, du rocher le plus élevé nous appelons notre capitaine abandonné, après le pique-nique à l’abri d’arbres rabougris, nous redescendons pas le Pas de l’Aiguille. Et comme si nous n’en avions pas assez, nous décidons de rentrer à Chichilianne à pieds. Ce soir, le groupe est reconstitué avec déjà un sentiment de nostalgie et de tâche accomplie.
Dimanche 27 – C’est fini !
Les participants à cette tournée :
Alain et Josiane, Alain et Ghislaine, Claude, Eric et Isabelle, Jean-Claude et Marie-Pierre, Jean-Pierre et Nadine, Fabienne, Francis, Jacques, Maurice et Annie.
Récit d’Annie, marcheuse d’Accro-Rando
DEUX ETAPES DE LA HRP (HAUTE RANDONNEE PYRENEENNE)
Du mardi 08 au jeudi 10 juillet 2014
Sortie haute montagne dans les Pyrénées, ce n’est tout de même pas l’Himalaya, pas besoin de sherpa, seulement une dose de volonté et le tour est joué ! ça, c’était avant … après, je vais vous le conter.
Dix nous étions au départ, en tête du mini convoi, Alain et son fourgon, nous voilà partis pour Luchon. Arrêt obligatoire à Auch, son café, ses chocolatines, la routine pour les randonneurs de passage dans cette contrée. D’ailleurs le patron du bar a reconnu notre chef désigné, il se souvenait de sa tête vue l’an dernier.
Arrêt à Luchon pour louer un supplément de piolets et crampons ! Même pas percuté, pourtant l’évocation de ces appareils aurait dû me mettre la puce à l’oreille. L’organisation est pensée, le fourgon laissé aux Granges d’Astau au bas du Lac d’Oô, ramènera la troupe au départ, au Pont du Prat, là où tout va commencer ! Première énigme, le sac à dos de Claude, tout rikiki alors que les nôtres sont maous costauds ! L’essentiel ne semble pas être dans la quantité, il suffit d’avoir la qualité ! Deuxième énigme, la distribution à chacun chacune de ses crampons et de son piolet qui viennent, bien sûr, alourdir notre fardeau … une question me taraude : à quoi servent-ils pour une rando tranquille ? Est-ce pour faire pro ? le chef n’en fait-il pas trop ? Mi-journée, nous voilà partis pour le refuge du Soula, à 1400 m d’altitude, mise en jambe pour demain où nous devrions atteindre une altitude gratinée, après plus de 1500 mètres de dénivelées. Premiers lacets, deux hommes se laissent distancer, Jean-Marie le distrait vient de s’apercevoir qu’il a oublié son blouson dans l’auto de Jacques. Aussi sec, il rebrousse chemin suivi par le propriétaire qui ne confie ses clés à personne. Nous décidons de ne point les attendre et de poursuivre gentiment notre ascension. Ils nous rattraperont. Arrêt photos à la Vierge, presqu’arrivés, aucun retardataire en vue, où sont-ils passés ? Le refuge du Soula, nos deux amis sont là, goguenards, un raccourci plus des capacités naturelles à grimper ont suffi, nous sommes en retard ! Accueillis par Dédé, un copain de copains à Jacques, nous prenons possession de nos chambrées. En attendant le dîner, bien sûr apéro et belote, et enfin dodo avec pour berceuse le bruit d’un oiseau dans le chauffe-eau !
6 h 30, réveil, au petit déjeuner Dédé appelle la météo. Là haut, il ne fait vraiment pas beau ! brouillard, froid … neige ! L’apocalypse en plein été, dans les Pyrénées ! Soucieux de notre sécurité, Dédé s’assure que nous sommes dotés des outils indispensables à notre survie. C’est charmant mais guère rassurant ! Il ajoute même « ce soir, je téléphonerai pour voir si vous êtes bien arrivés ». Pourquoi tant de précautions voire d’appréhension ? dans le groupe, il y a des champions aguerris aux sommets pyrénéens … mais il y a aussi des amateurs non habitués, leur seule volonté « se faire plaisir et surtout ne rien prouver ». Encore plus conscients des difficultés, 8 heures, nous voilà partis vers les sommets. Premier palier, le lac de Caillauas, Alain en profite pour tordre ses chaussettes détrempées, ses chaussures ont fait le plein dès le premier gué passé. Quelques fleurs de rhododendrons, à la surface du lac flottent de gros glaçons, le paysage est sublime, nous sommes tous à fond … enfin, presque ! il faut bien se l’avouer pour cette étape de la HRP il faut être un montagnard expérimenté. Pour Francis et moi, c’est la première fois que nous voyons des piolets, nous ne savons même pas les tenir encore moins s’en servir … et ne parlons pas des crampons ! Les cairns de la piste se cachent sous les premiers névés, les rochers sont de plus en plus escarpés, les zones d’éboulis de plus en plus étalées … et par-dessus tout ça des flocons de neige viennent gâcher la luminosité. Il est grand temps de s’équiper, les dévers sont de plus en plus risqués, même si l’on n’en a pas envie, il faut suivre le GPS de Jacques qui indique le tracé au-delà de grands murs de neige glacée tombant dans les lacs rencontrés, celui des Isclots et du Milieu. A un moment, il faut s’encorder. Alain, en chef héroïque, installe le dispositif, ne regarder que ses pieds, planter son piolet, à la corde s’accrocher, ça y est tout le monde est passé … à peine fini que ça recommence ! Même si quelques uns semblent très frais, les corps commencent à sérieusement fatiguer… il est 15 heures et nous n’avons toujours pas mangé. Une montée de glacier éprouvante, c’est au Col des Gourgs à 2900 mètres d’altitude, que nous nous posons, dans la froidure, pour absorber quelque nourriture … arrosée d’un vin extirpé du « baise-en-ville » de Claude. Le ciel est toujours aussi bouché, il faut faire vite pour atteindre le refuge du Portillon qui –d’après le GPS- est tout prêt. C’est sûr il n’y a plus à grimper puisqu’il se situe à 400 mètres en contrebas, mais la descente est parsemée de nos chers névés qui ne veulent plus nous quitter ! Re-piolet, re-crampons, re-corde, après plus de 9 heures de progression nous arrivons enfin au Portillon. Dans l’entrée un énorme chien épuisé, un local chauffé avec l’espoir que demain nous repartirons avec des effets séchés, un dortoir dans lequel tous les 10 nous sommes entassés, une douche chaude à jeton bien méritée, une soupe de lentilles et « sucres lents » au dîner, à peine 20 heures 30 les premiers sont couchés suivis rapidement par les derniers. A 10, la nuit est plutôt calme, les ronfleurs n’ont même plus la force de ronfler !
Debout là-dedans, il est 6 h 30, il faut se lever, aujourd’hui nous ne faisons que dégringoler ! Sur le pas de porte du refuge, nous regardons partir vers là d’où nous sommes arrivés un garçon solitaire et son chien, celui qui était dans l’entrée. Deux pattes pansées, il ne veut pas y aller, il hurle à la mort, il n’a pas le choix, son avis canin n’est pas écouté par son maître-chien. Logique ! en redescendant point de névés, seulement quelques petits couloirs enneigés ! Et bien non, cette année, les passages neigeux sont nombreux et même qu’il faut ressortir la corde et le piolet ! Par temps clair, l’à-pic du mur est impressionnant, heureusement qu’il est étroit, je suis à saturation de grandes sensations ! Réapparaissent les arbres et les rhodos, le cirque d’Espingo, le Lac d’Oô et sa cascade, arrêt pique-nique au bord de ce dernier, premier bilan, nous sommes contents et conscients d’avoir vécu une expérience extrême dans des conditions extrêmes, maintenant plus personne ne pourra plus douter de l’utilité des crampons et du piolet ! D’ailleurs, à ce propos, il a fallu expliquer à quelques personnes qui se moquaient ouvertement de notre attirail, pensant que nous nous la « pétions », qu’à se lézarder au bord du lac d’Oô ils ne pouvaient imaginer les conditions atmosphériques d’en haut.
Les Granges d’Astau, Francis qui n’en revient toujours pas prend en photo ses crampons et son piolet, Josiane libérée nous gratifie d’une étreinte soulagée, le breuvage de la fin de périple absorbé, entassés avec nos sacs dans le fourgon, au risque d’asphyxie, tels des clandestins, le Pont du Prat nous rejoignons.
Comme dit notre Président « à Accro-Rando, on ne fait pas que de la montagne à vaches, un peu de HRP et après vous savez ce qu’est une sortie haute montagne » .
Récit d’Annie, d’Accro-Rando
Vous trouverez en cliquant sur le lien suivant les photos de la Ficalba 2014.
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